J’aime faire le bien : c’est mon plus grand vice.
C’est un besoin compulsif, viscéral, irrésistible. Une urgence tripale. Une pulsion qui gronde en moi de sa voix basse et constante, avant de sourdre brutalement, au premier inconnu un peu mal en point qui passe. Quand je dis un peu mal en point…un rien, un air, un col mal mis ou une mèche de travers peuvent suffire.
Alors ma fureur du bien explose, des torrents de bonté jaillissent de moi et m’entrainent irrésistiblement vers le pauvre péquin qui a eu le bonheur, ou le malheur (c’est selon) de croiser mon chemin. Je l’assaille soudain de gestes, d’attentions, de regards. Il devient la cible et le réceptacle de mon vice, et je déverse en lui tout ce bouillonnement d’altruisme qui m’habite et me ronge en même temps.
Et puis, à nouveau maitre de moi, dans un sentiment mêlé d’apaisement et de honte, je m’éloigne enfin, non sans auparavant lui mettre un taquet ou l’insulter copieusement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire